Nary Arthur Razafiarison le nouveau Maître de l'aquarelle à Madagascar.
Du bitume aux cimaises : 23 ans de cheminement artistique.
Origines et révélations artistiques
Antananarivo, début des années 2000. Arthur Razafiarison, alors sans abri (4MI), arpente les rues de la capitale Antananarivo. L’histoire commence au sein de la Communauté d’Akamasoa, fondée par le Père Pedro Opeka. Ce lieu d’espoir révèle une vocation. Un pinceau, une feuille, un regard : l’aquarelle entre dans sa vie.
L’artiste peintre aquarelliste y reçoit ses premières bases techniques grâce à Andrianaivohery. Cet ami proche l’initie au dessin au fusain, à la composition, aux jeux de lumière. Très jeune, Arthur investit ses journées dans la pratique. Huit heures par jour. Une discipline rigoureuse forge son identité artistique.
Premiers accrochages, premiers regards
Janvier 2013. Le centre culturel Tahala Rarihasina accueille sa première grande exposition. Le visiteur y découvre une Antananarivo revisitée : scènes de rue, visages du quotidien, vie mécanique. Chaque toile saisit une mémoire urbaine. Une partie des bénéfices rejoint Akamasoa, hommage discret à ses racines.
Deux ans plus tard, en juillet 2015, l’Espace Kudeta Isoraka présente une nouvelle série. Portraits de marchandes, marchés en pleine effervescence, ruralité vivante. Trente œuvres naissent pour soutenir l’enfance vulnérable de la cité solidaire. Le geste s'inscrit dans une logique d’engagement.
Présence sur la scène internationale
2016 marque un tournant. Arthur Razafiarison rejoint la délégation malgache sélectionnée pour le marché artistique «Mad’Art» en Vendée, France. Une reconnaissance institutionnelle. Les galeries commencent à s’intéresser à son œuvre. La Galerie « L’Artiste », à Analamahitsy, expose des aquarelles au regard social affuté.
En mai 2018, l’Hôtel Le Louvre accueille l’exposition collective «Madagasc’Art». Aux côtés de six artistes, Arthur présente des œuvres rendant hommage à la culture malgache. Les détails minutieux, les jeux d’ombres légers, les teintes subtiles imposent un style personnel.
Implication associative et art engagé
Septembre 2019. L’artiste s’engage dans «La 13è Colline», structure collective réunissant des créateurs. Peintures, ateliers, expositions. Les bénéfices d’une vente en France soutiennent la création d’une Maison des Arts à Andohalo. L’action prolonge le regard solidaire de l’artiste.
En novembre 2018, le média 2424.mg publie un portrait complet du peintre. Le récit retrace sa trajectoire, de la marginalité à la reconnaissance.
Aquarelle au cœur de la ville
L’année 2022 voit Arthur Razafiarison participer au «Mois de la Peinture», événement organisé par le Ministère de la Communication et de la Culture. L’avenue de l’Indépendance, à Analakely, devient galerie à ciel ouvert. Ses aquarelles dialoguent avec la ville.
En 2025, l’artiste prend part au projet «Objectifs de Développement Durable à travers l’Art», à Antananarivo. Chaque œuvre questionne l’accès à l’eau, la fragilité des ressources. Les recettes accompagnent la mise en place de projets hydrauliques dans des quartiers sensibles.
Un atelier à Akamasoa, une vitrine en ligne
Aujourd’hui, Arthur Razafiarison peint chaque jour, cinq heures durant, dans son atelier d’Akamasoa. L’artiste produit également des aquarelles sur commande. Un paysage, une maison, un visage, un véhicule, un animal de compagnie : chaque sujet trouve son trait juste. À partir de photographies personnelles, l’artiste propose des œuvres sur mesure. Sa galerie en ligne accueille ses créations originales. Les demandes s’adressent directement à :
Transmission et perspectives
Par ses pinceaux, Arthur Razafiarison prolonge l’identité visuelle de Madagascar. Ses aquarelles racontent les villages, les familles, la terre rouge, les textures du quotidien. Ses œuvres transmettent une lecture fine du réel, sans fard. Chaque toile invite à la contemplation, au silence, à la reconnaissance.
Son parcours éclaire une résilience née d’une quête esthétique. Par son engagement constant et solidaire, l’artiste peintre aquarelliste affirme une présence singulière dans le paysage artistique malgache. Son atelier devient un lieu de mémoire et de création, un espace d’échange entre tradition et contemporanéité.
Sources :
- 2424.mg – Portrait de l’artiste
- Ministère de la Culture – Mois de la peinture 2022
- Akamasoa – Association Père Pedro